Tant et si peu.
Tant de choses à dire, à cracher pour me libérer de cette boule qui me tient au ventre, et si peu de mots pour exprimer cette douleur lancinante qui m'étreint un peu plus chaque jour.
Envie d'écrire pour me soulager et les mots qui ne viennent pas, loin de là, ils s'en vont m'abandonnant un peu plus à ma solitude.
L'écrivain a sa page blanche, moi j'ai la perte des mots.
Tout se mélange dans ma tête.
Envier de crier, de hurler au scandale, de dénoncer les injustices, celles des autres et les miennes.
Et pas une idée qui survient, le désert total.
Incapable d'aligner les idées.
Les maux sont-ils en train de prendre le pas les mots ?
Ma prison physique n'est-elle pas une douleur suffisante qu'il me faut désormais supporter une paralysie des pensées ?
Serais-je en train de plonger dans un abime encore plus profond ? Un vertigineux gouffre dont le fond invisible est si loin qu'on n'imagine même pas qu'il existe ?
Je voudrais m'endormir et ne pas me réveiller, mais mes insomnies sont là et rendent ces journées déjà longues encore plus longues encore.
Plus le temps s'évapore et plus les pertes sont lourdes.
L'espoir s'est déjà envolé si loin, pourrais-je un jour le retrouver ?
Rien ni personne, aucune épaule pour épancher mes douleurs, le néant total.
Je me sens vide de tout, vide de sens.
Quel est donc mon rôle pendant ce passage sur cette terre hostile ?
Inutile ...
Je ne sers à rien, ni à personne.
Alors pourquoi m'imposer de rester ? Quand la libération va-t-elle enfin arriver ?