C'est reparti pour un tour ...
Y'a rien à faire.
Une fois de plus, ces saloperies d'insomnies qui refont surface.
Avec en prime, comme on est dimanche, cette boule qui me pèse sur l'estomac.
Des questions, des doutes, des inquiétudes.
J'ai bien essayé d'oublier tout ça en écrivant, encore et toujours, mais l'oubli n'est que temporaire, juste le temps de se concentrer à écrire sur tout et sur rien, le temps de vous lancer des propositions de jeux auxquels bien peu oseront se frotter.
Essayer de s'endormir, une fois, deux fois, trois fois, se relever, écrire encore et réessayer encore.
Rien n'y fait, les angoises remontent et me prennent à la gorge.
Trop longtemps que ça dure, il faut que ça s'arrête.
Rien n'est plus insupportable que ces moments où la solitude revient me marquer au fer rouge.
C'est dans ces moments que j'ai envie de tout envoyer balader, d'enfreindre ma promesse, pour ne plus souffrir, ne plus avoir à supporter, ne plus regarder la réalité en face.
Je pensais avoir surmonter cette peur qui me terrorise, me l'être approprié, l'avoir accepté, mais ce soir je m'aperçois que non, que je finirai surement par crever seul, sans personne pour s'en apercevoir, qu'on me retrouvera longtemps après, quand la puanteur de ma putréfaction aura anéantie l'air de toute une zone et qu'un incommodé réagira enfin.
Et cette terrible envie, qu'il me faut combattre, pour ne pas flancher, pour ne pas succomber à la tentation, pour ne pas céder à la facilité, pour tenir cette promesse qui me tient enchainée ici.
Alors, j'écris, j'écris encore et je me lis et me relis à haute voix, pour m'entendre et m'écouter me dire que ca ira mieux demain, sans véritablement y croire.
Mais ca m'aide à tenir, à m'éloigner de cette tentation si facile.
De cette solution qui m'apporterai enfin toutes les réponses dont j'ai besoin.
Plus de questions, plus de doutes, plus de souffrances, rien, le néant, le vide, le calme et la quiétude.
Et j'allumes encore une clope, la dernière fumée n'était donc pas la dernière de la journée.
Vais-je enfin pouvoir trouver un peu de soulagement en quelques heures de repos ?
Je n'en sais rien et pourtant je suis épuisé, mais rien n'y fait, impossible d'arriver à m'endormir.
Ca serait pourtant si facile de partir, un peu de tristesse pour ceux qui restent et après le soulagement.
J'ai eu le courage une fois, mais l'aurais-je encore ?
Je voudrais l'avoir tout en ne le voulant pas.
Je voudrais pouvoir accepter d'être assez lâche pour ne pas resister et ne plus continuer à endurer.
Ce n'est plus un prince charmant qu'il me faut, c'est un sauveur, un héros, et il n'existe que dans les contes de fées.
Ma baudruche est bien loin et s'éloigne encore, toujours plus loin.
Il est peu probable qu'elle revienne un jour, mais pourquoi pas espérer.
On dit jamais deux sans trois, moi j'ai eu la chance de le dire 4 fois, je devrais me sentir heureux et pourtant je ne le suis pas, j'ai besoin de vivre pour quelqu'un, je suis comme ca et c'est mon fardeau.
Un fardeau de plus, parmi les autres, tout ce poids qui me fait courber l'échine et qui me rend la marche difficile.
J'essayes de rire, de sourire, j'y arrive parfois, mais pour chacun de ces moments de joie, le ressac me ramène encore plus fort sur le rivage de cette île déserte, déserte de toute âme, de tout bonheur.
Prisonnier de moi-même, de cette incapicité d'être heureux sans quelqu'un à aimer.
Je voudrais m'endormir pour ne plus penser, pour ne plus sentir, ne plus ressentir.
Et si je dois me réveiller, peut être pourrais-je tout oublier, perdre tout repère, ne plus savoir qui je suis, où je suis d'ou je viens.
Redevenir un innocent, sans savoir, sans scrupules, sans conscience, sans plus d'intérêt que je n'en ai aujourd'hui.
Mais si tel était le cas, je deviendrai alors le fardeau d'un autre, un courageux, un vrai, un qui donne comme ca, aprce qu'il est comme ca.
Alors il me faut resister pour ne pas imposer mon fardeau à un autre.
Je voudrais savoir, au moins si je savais, je pourrais peut être me faire à l'idée et elle finirai par me devenir supportable.
Je finirai peut être par accepter.
Encore une cigarette écrasée, les yeux lourds qui ne demandent qu'à se fermer, mais qui s'ouvrent dès que je suis allongé.
Alors je vais réessayer, sans vraiment y croire, mais en espérant m'endormir.
Mais ca serait formidable si ca s'arrêtait cette nuit tout naturellement.